Publications annuelles de l'association - 2011/2022

Plein Feu sur l'église Saint-Pierre - Année 2018 - N°8 - Spécial 20 ans !

Au sommaire

Page 1 (en jpg) : Editorial de la Présidente, Projets 2018, Bilan des 20 ans

Page 2 (en jpg) : Manifestations 2017, Réalisations de l’association et municipales en 2017, Bilan de l’ouverture de l’église et des journées du Patrimoine, Acquisition de l’Orgue de Gounod par la commune

En supplément, notre dossier sur les vitraux et les verriers de l’Église Saint-Pierre (page 1 – en jpg) (page 2 – en jpg)

Edito

En 1998, Monsieur Alain TERRAZA Maire, me sollicitait pour la Présidence de l’Association pour la Restauration de l’Église Saint-Pierre, qui venait de naître à son initiative et à celle de quelques passionnés de ce patrimoine.

Nous voici au seuil de la vingtième année de l’Association avec toujours le souci de partager notre enthousiasme pour l’église Saint-Pierre, héritage de Saint Gérard son fondateur et des générations passées.

20 ans après, je suis toujours là, entourée d’une équipe dynamique et certains sont là, comme moi, depuis le début de l’aventure.

Comment ne pas être sensible à la beauté de cet édifice à l’heure où autour de nous, les politiques et médias parlent de la sauvegarde de notre planète face au réchauffement climatique ? Chacun, à notre place, nous avons un rôle à jouer. Soyons les acteurs de la sauvegarde et de l’embellissement de ce joyau qu’est l’église Saint-Pierre. Merci à ceux qui le sont déjà. Venez nous retrouver autour des moments forts que nous ne manquerons pas de vivre pour ces 20 ans. Continuons la route ensemble. Soyez-en remerciés d’avance.

Isabelle LAPLAGNE, Présidente

Notre 1er Dossier

Les vitraux de l’église Saint-Pierre

Le vitrail de Saint Gérard de Corbie,
daté de 1875 est signé de Joseph VILLIET.

Saint Gérard, père abbé de l’Abbaye  est le fondateur de l’Église Saint-Pierre, il décède en 1095.

Ici, il est paré des attributs de sa fonction de célébrant. Il porte la tonsure des moines, symbole du renoncement et de la conversion de l’Ame. Le capuchon noir indique son appartenance à l’ordre des bénédictins. Il porte le scapulaire, habit de moine possédant un capuchon et deux pièces d’étoffe rectangulaires, couvrant les épaules et retombant sur le dos et sur la poitrine jusqu’aux pieds.

Pour célébrer, il est revêtu de l’aube blanche, ici brodée qui signifie qu’il représente le Christ. Par-dessus, nous pouvons remarquer la chasuble pourpre.
Dans la main droite, un livre et dans la main gauche la crosse signe d’autorité qui rappelle le bâton du berger, gardant son troupeau. Celle-ci a la volute tournée en dedans car son autorité ne s’exerce qu’à l’intérieur de son monastère: De plus, sur ce vitrail, il est représenté avec son auréole de sainteté.

Vitrail de St Gérard
Vitrail de St Pierre
Le vitrail de Saint Pierre, daté de 1534. Le saint est ici représenté en vieillard, barbe et cheveux bouclés. Cette tradition iconographique est très ancienne. Il tient souvent une ou deux clefs et un livre : ici, nous ne notons qu’une seule clef. Il a ainsi la capacité d’ouvrir et de fermer les portes du paradis. Pierre est considéré comme le prince des apôtres. La tradition rapporte qu’ il s’est installé à Rome en 44 où il prêchait l’Évangile et organisait l’église romaine avec Paul. Il est mort en martyr vers 65.

Les vitraux de Sainte CATHARINA et de Sainte JOHANNA
datés de 1879 et signés de Henri FEUR.

Don de Mme Célestine Jeanne DA SILVA, son prénom peut expliquer le choix des vitraux.

 

Johanna est née en 1464 et décédée en 1505. Elle était la seconde fille de Louis XI. Avec le titre de duchesse de Berry, elle vit saintement à Bourges en fondant l’ordre monastique de l’Annonciade.

Elle est béatifiée le 18 juin 1742 par Benoît XIV et canonisée le 28 mai 1950 par le pape Pie XII.

Une chapelle se trouve au siège de la DRAC, rue Magendie avec des vitraux de Henri FEUR.

 

Catherine d’Alexandrie naquit à Alexandrie, d’une famille de première noblesse. Avant de mourir en 307, elle avait demandé et obtenu deux choses : que son corps fût respecté après le supplice, et que l’ère des persécutions prit bientôt fin.
Plus tard, son corps fut transporté par les Anges sur le mont Sinaï.

Elle se reconnaît à deux attributs : la roue qui fut un de ses supplices et la palme de martyr. On trouve sa statue à l’église Saint-Pierre sur le mur côté nord.

Ste Johanna
Ste Catharina

Notre 2ème Dossier

Les verriers de l’église Saint-Pierre

Qu’est ce qu’un vitrail ?

C’est un grand vitrage d’église formé de verre peint, monté dans des lamelles de plomb soutenues par des armatures et des barres de fer, fixées aux meneaux des croisées de style gothique.

Les vitraux du XIIème siècle étaient formés de verre incolore pour le fond du tableau et de verre colorié au pinceau sur les bordures. Au XIIIème siècle, les vitraux étaient d’un éclat de coloration véritablement éblouissant. Au XIVème, le dessin devient plus correct et on chercha à introduire dans les vitraux des effets de tableaux de clair obscur. En fin du XVème et du XVIème siècles, la méthode de représentation des vitraux en tableaux ne cesse de se développer. Au XVII et XVIIIème, on exécuta encore de jolies reproductions destinées à servir de vitraux dans les églises, châteaux, etc. Enfin au XIXème, on pastiche les œuvres de toutes les époques antérieures.

L’église Saint-Pierre compte de beaux et nombreux vitraux, pour certains signés par Joseph VILLIET et d’autres par son successeur Henri FEUR

Joseph Villiet (1823-1877)

Joseph VILLIET est un maître verrier français, né à Ébreuil (Allier) en août 1823 et mort à Bordeaux en juillet 1877.

Il fut formé dans l’atelier d’Émile Thibaud et Étienne Thévenot, à Clermont-Ferrand. Puis il s’établit à Bordeaux en 1852. De 1853 à sa mort, son atelier était installé 66, rue Saint-Jacques.

Joseph VILLIET a orné plus de 400 édifices religieux, dont 172 de façon complète

Henri Feur (1837-1926)

Henri FEUR (1837-1926), l’un des élèves de Joseph VILLIET puis son collaborateur, lui succéda à sa mort (en association avec la veuve de Joseph Villiet au début), puis le fils de ce dernier, Marcel Feur, en 1908.

Henri Feur décède le 18 mai 1926 à l’âge de 83 ans. Huit ans plus tard, le 28 septembre 1934, c’est son fils Marcel qui disparaît et l’entreprise cesse d’exister légalement le 13 juillet 1935. Sa veuve Marcelle s’occupe alors exclusivement d’entretien et de restauration avec quelques ouvriers jusqu’en 1943.

Les signatures d’« exhibition »

Signature de J.VILLIET.

Cette signature, en écriture cursive sous forme d’initiale ou d’un chiffre, est celle qui est le plus fréquemment employée pour le vitrail religieux. Par cette marque le verrier contemporain se hisse au niveau de ses glorieux prédécesseurs, il prolonge la tradition et affirme son statut d’artiste. Telle est la motivation de ceux qui recourent à cette façon de faire et, tout d’abord le premier des grands verriers bordelais connus, Joseph VILLIET.

Il signe toujours de la même manière : un chiffre formé d’un V sur lequel vient se plaquer un J surmonté d’une petite croix.(LA SAUVE, vitrail de Ste Germaine). Curieusement le J se présente « en miroir » et s’accompagne d’un V inversé en patte de mouche. Ce monogramme évoque les anciens signes des corporations verrières et la croix indique qu’il s’agit d’un artiste chrétien. Elle est généralement peinte mais peut aussi être gravée à la pointe de diamant (Thévenot). Elle est placée dans le décor même du vitrail : au centre d’un carreau, à la lisière d’un vêtement, au milieu de fleurs.

Signature de Villiet

Son successeur Henri FEUR utilise un chiffre qui, de loin, ressemble étrangement à celui de VILLIET. Si le H est bien distinct, le F présente une extrémité tout à fait identique à celle du J inversé de son maître.….

Signature de Feur

L’ensemble des vitraux de l’église a été restauré par l’Entreprise d’Eric DUPUY, maître Verrier, successeur des célèbres ateliers bordelais du XIXe siècle. (voir article du Mag Sud-Ouest du 27 janvier 2018 N°304).

La restauration a commencé en 2008 par le vitrail de Saint Pierre et s’est achevé en 2017 par l’oculus du Père Eternel dans sa gloire.

BIBLIOGRAPHIE :

  • Wikipédia.
  • Regards sur les Vitraux du Sud Gironde Editions Architextures
  • Bordeaux, Le vitrail civil 1840-1940: Jean-Jacques MICHAUD, collection MEMOIRES
  • Lexique des Termes d’Art par Jules ADELINE Editions ERNEST GRUND
  • Reconnaître les saints et les personnages de la bible Christophe RENAULT Editions Jean-Paul GISSEROT