Publications annuelles de l'association - 2011/2023

Plein Feu sur l'église Saint-Pierre - Année 2022 - N°12

Au sommaire

Page 1 (en jpg) : Editorial de la Présidente, Trois concerts pour l’inauguration de l’Orgue de Gounod

Page 2 (en jpg) : 2021 – Quelques faits, Les travaux à Saint-Pierre en 2021, Les travaux prévus à Saint-Pierre

Page 3 (en jpg) : En 2022 – Deux dates de concerts à retenir, Notre 1er dossier : Quel lien entre Gérard de Corbie et Collineau à La Sauve-Majeure ?

Page 4 (en jpg) : Notre 2ème dossier : Si l’histoire des peintures de l’église Saint-Pierre m’était contée !, Comment aider l’ARESP

Edito

Nous voilà au seuil de 2022 et le discours n’a pas changé. Nous sommes encore dans la pandémie et nous devons toujours respecter les gestes barrières. Pourtant l’ARESP a pu avancer et réaliser de belles choses en 2021, vous allez le découvrir ci-après.

Je suis sans cesse à la recherche d’un trésor, mais pas un trésor avec des lingots d’or dans un coffre-fort, non, quelque chose de plus précieux : le sourire d’un passant, le rire d’un enfant, un bonjour, un merci, un encouragement, une aide précieuse, une amitié sincère. C’est tout ce qu’il faut pour le bonheur afin de continuer la mission de restauration de notre belle église Saint-Pierre.

Heureusement, je ne suis pas seule. Des moments de partage et de joie, nous en avons vécus cette année grâce à un travail commun et vous avez été nombreux lors des diverses manifestations à les apprécier. Merci à tous pour votre participation et votre présence.

Rappelez-vous, des bâtisseurs se sont unis pour nous laisser cet extraordinaire monument.

Alors, restons optimistes pour 2022 et continuons la route ensemble.

Isabelle LAPLAGNE, Présidente

Notre 1er Dossier

Quel lien entre Gérard de Corbie et Collineau, à La Sauve-Majeure ?

Nul besoin de présenter Gérard de Corbie, fondateur de l’abbaye de La Sauve-Majeure, où il finit sa vie à la fin du XIème siècle, avant d’être canonisé un siècle plus tard. « Collineau » est maintenant connu des sauvois comme le nom d’un lieu-dit situé à moins de 2km au sud de l’abbaye, sur l’ancienne route de Capian. Mais d’où lui vient ce nom ?

Pendant longtemps, ce lieu s’appela « Hautefaye ». Toute une famille Collineau s’y installa peu après 1475 « et son implantation fut si réussie que le lieu de Hautefaye prit le nom de ses propriétaires » pour s’appeler, dans un 1er temps, « Le mayne de Collineau. (…) La famille se ramifia abondamment et donna plusieurs petits notables. Une branche eut la permission de se faire enterrer sous le porche de l’église Saint-Pierre ».

Gérard de Corbie (par Alain Chevalier)

Si on cherche un  peu dans les archives on trouve des Collineau propriétaires à La Sauve : bien sûr à Collineau mais aussi à Turcaud, Fontenille, Mailleau, Beaugard et dans le bourg.

Le lien entre Gérard de Corbie et Collineau ? C’est un Collineau, descendant de cette 1ère famille, qui sauvera les reliques d’une destruction certaine. Le 20 octobre 1793, dans l’église, eut lieu l’élection d’un Comité de Surveillance. Laurent Collineau est alors élu Officier Municipal avec MM Maynard, Giraud et Lespinasse.

Le 1er juin 1794, deux commissaires se rendirent à l’Abbaye de La Sauve « à l’effet d’enlever l’or, l’argent, et autres métaux ». Le sieur Laurent Collineau, commissaire de la municipalité qui les assistait, s’opposa au fait de brûler le corps de Gérard.  Les reliques, que l’on croyait brûlées, un simulacre ayant eu lieu, furent cachées par ce sieur Collineau. Dès 1805, M Dufour, administrateur de l’église, vint rencontrer Collineau qui souhaitait, avant de restituer les reliques, consulter l’archevêché pour s’assurer de leur authenticité.

Le hameau de Colineau (cadastre napoléonien)

Collineau étant venu à mourir, M Dufour devint dépositaire et gardien provisoire de ces reliques. En 1830, Mgr De Cheverus ordonna une enquête. Plusieurs personnes, dont M Peyrega, curé de La Sauve et de Créon, se rendirent chez M Dufour pour l’interroger et avoir connaissance des déclarations et actions de Collineau. L’authenticité des reliques fut reconnue. Elles furent transportées à Bordeaux à la chapelle Notre-Dame-de-Bon-Secours, puis dans l’église Saint-André avant de rejoindre le collège des Jésuites de la Sauve et enfin l’église Saint-Pierre.

 

Biographie : Histoire de l’abbaye et congrégation de Notre-Dame de La Grande-Sauve, de Cirot de la Ville & Bulletin n°6 de la SAHC – Archives départementales de la Gironde

 

A. Bragatto – I. Laplagne – M. Merlet – T. Tarquis

Notre 2ème Dossier

Si l’histoire des peintures de l’église Saint-Pierre m’était contée !

« Cette église est classée de 1ère classe par les monuments historiques du département, elle fut fondée par St Gérard en 1083 et restaurée par les bénédictins vers la fin du XII° siècle : la majeure partie de l’édifice composé d’une nef et d’un bas côté appartient au style Roman. Elle a 30 m de longueur, 16 m de largeur et 12 m d’élévation. (…) Il y a dans nos campagnes fort peu d’églises aussi bien dotées que celle de St Pierre de la Sauve, sous le rapport de la sculpture et des peintures. L’intérieur est entièrement peint. »

Elle possède de magnifiques peintures qui ne furent pas toujours apparentes comme aujourd’hui. En effet à une époque où l’on voulait cacher les scènes bibliques et les frises, pour effacer toutes traces du Moyen Âge, on avait l’habitude de tout recouvrir par un badigeonnage de plusieurs couches. Seules les voûtes y ont échappé à cause de leur élévation. Sous trois couches de badigeon, sept tableaux étaient représentés dans le sanctuaire : l’adoration des mages, St Martin, St Pierre avec St Paul et St Jacques, la Vierge assise, St Michel, etc.

St Michel (sur un pilier)

C’est en 1865 que le conseil municipal dirigé par M Godefroy et le Conseil de Fabrique (administrateurs des biens de la paroisse) avaient décidé de restaurer les peintures telles qu’elles étaient au XIIIe siècle. L’aide de la commune avait été nécessaire pour compenser la faiblesse des ressources paroissiales car la facture s’élevait à 3487.70 Francs (≈ 11500€).

En novembre 1865, M Joseph Villiet, Maître verrier de Bordeaux, précise : « ces restaurations seraient faites comme les peintures anciennes à la colle forte, seulement à partir du cordon qui règne au dessus des fenêtres jusqu’au sol, je proposerai de peindre à l’huile à tons mats afin d’assurer plus de durée aux peintures. »

L'autel de St-Gérard

Une campagne de sondages, réalisée en 1995, avait permis d’apporter un certain nombre de précisions sur la stratigraphie et l’état des peintures. Dans le chevet du XIIIe siècle, les pierres calcaires sont recouvertes par un enduit à base de chaux de couleur jaune pâle. Par dessus, la peinture est constituée d’un badigeon de chaux avec des pigments rouges, jaunes, roses, noirs et blancs.

L’ARESP poursuit aujourd’hui, dans le même sens, les restaurations. Dernièrement Véronique Poineau a restauré les peintures autour de l’autel de St-Gérard. Elle a aussi relevé par calques les peintures sur les piliers torsadés.

 

Biographie : Notice sur l’église de St-Pierre de La Sauve  et Documents de 1865 (pour consulter l’intégralité de ces documents)

C. Donamaria – MT. Gaborit – JM. Vincent